« L’adoption d’une conduite à risque est le résultat d’un processus de décision complexe. Ce processus repose à la fois sur des caractéristiques propres à l’individu mais aussi sur celles de son environnement et de ses référents sociaux.
À l’adolescence, les relations amicales et amoureuses prennent de plus en plus d’importance. La musique qu’écoutent les adolescents, les vêtements qu’ils portent, leur présence sur les réseaux sociaux sont principalement dictées par le style de leurs pairs ; les caractéristiques de leurs hobbies et de leurs rites de passage sont influencées par les mœurs et le style de vie de leur entourage. L’avis et l’influence des pairs prennent donc une ampleur considérable et ont un impact souvent déterminant à propos des choix qu’ils doivent faire.
Concernant la consommation de substances psychotropes, hormis la première consommation d’alcool qui semble encore se dérouler dans le cadre familial, l’initiation des jeunes aux substances telles que le tabac, le cannabis et l’ecstasy est généralement réalisée avec leurs pairs. Les chiffres concernant l’invitation à consommer du cannabis montrent que la proposition émane le plus souvent des amis et des copains.
De façon plus large, d’autres prises de risques, façon défis Facebook ou nek nominations, sont également très difficiles à refuser car elles émanent directement du cercle d’amis ou de connaissances. […]
Le fait que certains jeunes aient besoin de s’affirmer tout en voulant appartenir à un groupe les rend très vulnérables à la pression exercée par celui-ci.
Bien que la pression des pairs chez les jeunes ne soit pas un phénomène nouveau, il est très présent aujourd’hui. Concernant les drogues, le produit est souvent vanté par ses consommateurs en termes très élogieux. Ils parlent d’un produit «X» qui a des effets extraordinaires… Et, consommer ce type de produits crée une sensation d’appartenance au groupe très puissante car on partage un «secret». À la lumière de ces différents constats, il s’avère donc nécessaire d’anticiper en apprenant notamment aux jeunes à gérer ce type de pression. Pour résister à ces pressions, une information générale sur les substances psychotropes et leurs effets ne suffit pas. Il s’agit davantage que le jeune ait de bonnes raisons de résister à ces pressions et influences et qu’en outre il soit notamment à même d’y faire face tout en restant dans le groupe. Ce qui n’est guère facile, tout adulte en conviendra. »
Il a donc semblé important à Infor Drogues « d’élaborer un outil d’animation qui suscite la réflexion sur la notion de choix et l’importance de développer des compétences et des attitudes pour se positionner en regard de la pression des pairs. Pour de nombreux jeunes, il est plus facile de dialoguer à partir d’une activité ludique que d’un exposé. »
La brochure « Comment résister à l’influence du groupe (notamment en matière de tabac, d’alcool et de drogues) ? » est dès lors « un document sur lequel les professionnels de l’éducation peuvent se baser pour discuter et mettre en pratique avec les jeunes, entre autres via le jeu de la cacahuète, la façon dont la pression de groupe peut pousser un individu à adopter certains comportements, notamment en matière de tabac, d’alcool et de drogues. »