La population générale

Les traumatismes sont la 4ème cause de décès en Europe après les maladies cardiovasculaires, les cancers et les maladies respiratoires.

L’estimation du nombre de décès suite à un traumatisme est de 233.000 par an (toutes les 2 minutes, une personne meurt d’un traumatisme dans l’UE27). En plus de ceux-ci, 5.700.000 personnes sont hospitalisées et 33.900.000 autres sont traitées, sans pour autant être hospitalisées.

Chaque année, un million de personnes gardent des séquelles à vie.

Un Conseil de l’Union Européenne sur la prévention des blessures et la promotion de la sécurité a été créé en 2007. Il propose aux états membres (UE27) de développer un système de surveillance des traumatismes afin de fournir des données comparables sur les traumatismes, de suivre l’évolution du risque de traumatisme, les effets des mesures de prévention et réévaluer les besoins de nouvelles initiatives pour la sécurité. Les pays européens ont également adopté la Convention des Nations Unies sur les droits des enfants. Celle-ci reprend « chaque enfant à la droit à la santé et la sécurité, incluant une vie sans violence ».

Le nombre de décès a diminué de 9% sur 3 ans. Cette diminution s’observe principalement au niveau des accidents de la route (-25%), des accidents de travail (-13%) et des homicides (-15%). Le pourcentage de suicides est toujours semblable.

Sources : European Association for Injury Prevention and Safety Promotion, Injuries in the European Union : Summary of injury statistics for the years 2008-2010 disponible sur : https://health.ec.europa.eu/latest-updates/publication-injuries-european-union-summary-injury-statistics-years-2008-2010-2013-03-11_en 

Les décès suite à un traumatisme non intentionnel correspondent à 65% de tous les décès dus à un traumatisme. Les suicides, eux, correspondent à 25%.

Sources : European Association for Injury Prevention and Safety Promotion, Inequality in injury risks disponible sur : https://health.ec.europa.eu/latest-updates/publication-injuries-european-union-summary-injury-statistics-years-2008-2010-2013-03-11_en 

Les décès suite à un traumatisme dans les pays de l’UE : décès standardisés pour 100.000 habitants et pourcentage de décès suite à un traumatisme.

En tenant compte du revenu des populations, nous pouvons mettre en avant des inégalités face à la mortalité suite à un traumatisme. Le taux de mortalité est plus élevé dans les pays à faible ou moyen revenu. Des différences entre les 2 sexes sont aussi fortement marquées. Face à n’importe quel traumatisme, les hommes sont plus à risque de décès que les femmes.

Les décès suite à un accident de la route correspondent à 16 % de tous les décès par traumatisme. En 20 ans, le nombre de véhicule pour 1000 habitants a augmenté de 42%, ce qui expose davantage les personnes aux accidents.

Les différences de taux de décès par traumatisme de la route varient d’un pays à l’autre mais nous pouvons recenser en moyenne 19% de piétons, 9% de motocyclistes et 6% de cyclistes. En Europe, 44% des décès de piétons et 51% des décès de cyclistes se passent chez les personnes âgées de plus de 60 ans. Les traumatismes non mortels de la route, traités à l’hôpital, sont au nombre de 4,2 millions.

Le suicide est la 3ème cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 44 ans. Chaque année, 57.000 personnes se suicident en Europe. Les principaux mécanismes utilisés sont la strangulation, la pendaison ou l’étouffement. Les taux de mortalité par suicide sont plus élevés dans les nouveaux pays de l’Union Européenne, comme la Lituanie et la Slovénie. Chaque année, 418.000 personnes sont admises à l’hôpital suite à une tentative de suicide. Ces tentatives sont plus élevées chez les femmes (60%), et sont principalement causées par la prise de médicaments.

L’impact économique des traumatismes est élevé. Le coût médical direct des traumatismes traités en salle d’urgence, les hospitalisations, la réadaptation et les soins supplémentaires est de 78 billions d’euros. Ceci correspond à 7,8% du montant total des soins curatifs dans l’Union Européenne des 27.

Les enfants

Les traumatismes [1] sont la 1ère cause de décès et d’incapacité chez les enfants en Europe. Un enfant meurt toutes les heures des suites d’un traumatisme, dans l’Union Européenne. Les traumatismes sont responsables de 28% de tous les décès chez les enfants de 1 à 14 ans.

Les accidents de la route, les noyades, la négligence et la maltraitance, les chutes et les incendies sont les 5 causes principales de décès par traumatisme jusqu’à l’âge de 14 ans.

Chez les 15-24 ans [2], les jeunes meurent deux fois plus des suites d’un traumatisme que de toutes les autres causes cumulées (cancers, maladies cardiovasculaires,…). Parmi ceux-ci, 75% sont des hommes.

Chaque année [3], 7,9 millions d’enfants de moins de 15 ans sont traités à l’hôpital des suites d’un traumatisme. Ceci représente 19% de toutes les hospitalisations pour traumatisme, alors que ces enfants ne représentent que 12% de toute la population.

En 2000, une alliance pour la sécurité des enfants (European Child Safety Alliance) [4] a été créée entre différents pays de l’Union Européenne. Depuis 2012, celle-ci comprend 31 pays (les 27 états membres de l’UE en association avec la Croatie, l’Islande, Israël et la Norvège). L’UE a l’ambition de rendre la vie des enfants plus sûre et de réduire le nombre de décès, d’invalidités et d’inégalités face aux traumatismes.

Il existe des inégalités sociales [5] face aux traumatismes. Les enfants de basse classe sociale sont 3,5 fois plus à risque de décès que ceux qui ont une classe sociale élevée. Ces dix dernières années, cette différence s’est accrue de 5 fois. L’exposition plus importante dans les basses classes sociales peut être expliquée par un parent célibataire, un bas niveau d’éducation, le jeune âge de la maternité, la pauvreté, une famille nombreuse, la consommation de drogue ou d’alcool par les parents. Les familles pauvres ont également un accès moins aisé aux soins de santé.

Tous les pays ne sont pas exposés au décès de façon égale [6] Le taux de mortalité pour 100.000 habitants est très variable d’un pays européen à l’autre. Par exemple, aux Pays-Bas le taux est de 17 alors qu’en Lituanie, il est de 80 décès.

A ce jour, aucun pays n’a appliqué toutes les mesures recommandées par l’UE en matière de prévention des traumatismes. Par exemple, 13 pays [7] ont instauré la loi sur le port obligatoire du casque à vélo mais seulement 8 pays la respectent. Seule la France fait respecter la loi sur la clôture obligatoire autour des piscines privées alors que 7 pays l’ont normalement instaurée.

Chaque année, plus de 16 500 enfants [8] meurent dans un accident de la route. Cette mortalité varie d’un pays à l’autre. Les enfants venant d’un pays à faible revenu est 1,6 fois plus à risque de décès que les enfants venant d’un pays à revenu plus élevé.

Les noyades sont responsables de 5000 décès par an [9], les empoisonnements de 3000 décès, les brûlures 1700 décès et les chutes 1500 décès chez les enfants de 0 à 19 ans.

Le suicide [10] est la 4ème cause de décès chez les jeunes hommes de 15 à 19 ans et la 3ème cause chez les jeunes filles du même âge. Ces suicides correspondent à plus de 9% de tous les décès dans ce groupe d’âge. Pour 1 suicide, il y a 100 à 200 tentatives de suicide. Parmi les 11 -24 ans, 66% des suicides sont réalisés par des garçons, le plus souvent par arme à feu. En ce qui concerne les tentatives de suicide, nous retrouvons 66% de filles. Celles-ci utilisent davantage des produits toxiques ou des médicaments, ce qui leur laisse une plus grande chance de survie. Des différences se marquent également entre les différents pays européens [11]. Par rapport aux pays à haut revenu, les pays à bas revenu peuvent être jusqu’à 16 fois plus à risque de suicide pour les garçons, et 19 fois pour les filles.

Pour de plus amples informations, nous vous conseillons de consulter cette page du site ec.europa.eu.

 

[1] Royal Society for the Prevention of Accidents, Une vie plus sûre pour les enfants, disponible sur : https://sante.public.lu/fr/publications/c/child-safety-report-2012-europe.html

[2] European Association for Injury Prevention and Safety Promotion, Risk taking and injuries among young people, disponible sur : https://www.educasante.org/wp-content/uploads/2018/03/idb_report_2013_en.pdf

[3] Royal Society for the Prevention of Accidents, Une vie plus sûre pour les enfants, disponible sur : https://sante.public.lu/fr/publications/c/child-safety-report-2012-europe.html

[4] Royal Society for the Prevention of Accidents, Une vie plus sûre pour les enfants, disponible sur : https://sante.public.lu/fr/publications/c/child-safety-report-2012-europe.html

[5] European Association for Injury Prevention and Safety Promotion, Inequality in injury risks disponible sur : http://www.eurosafe.eu.com/uploads/inline-files/Policy%20briefing%203%20Inequality.pdf 

[6] European Association for Injury Prevention and Safety Promotion, Risk taking and injuries among young people, disponible sur : https://www.educasante.org/wp-content/uploads/2018/03/Policy-Briefieng-9-Risk-taking-and-injuries-among-young-people.pdf

[7] Royal Society for the Prevention of Accidents, Une vie plus sûre pour les enfants, disponible sur : https://sante.public.lu/fr/publications/c/child-safety-report-2012-europe.html

[8] Royal Society for the Prevention of Accidents, Une vie plus sûre pour les enfants, disponible sur : https://sante.public.lu/fr/publications/c/child-safety-report-2012-europe.html

[9]Royal Society for the Prevention of Accidents, Une vie plus sûre pour les enfants, disponible sur : https://sante.public.lu/fr/publications/c/child-safety-report-2012-europe.html

[10] European Child Safety Alliance, Preventing youth suicide and self-directed violence, disponible sur : https://www.educasante.org/wp-content/uploads/2018/03/ciir-report.pdf

[11] European Child Safety Alliance, National Action to address child intentional injury-2014, disponible sur https://www.educasante.org/wp-content/uploads/2018/03/ciir-report.pdf

En France

Les accidents de la vie courante chez les moins de 15 ans en France métropolitaine.: analyse des données de l’enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC) sur la période 2014-2018

« Les accidents de la vie courante (AcVC) sont définis comme des traumatismes non-intentionnels qui ne sont ni des accidents de la circulation routière, ni des accidents du travail. Les AcVC regroupent les accidents domestiques, les accidents de sports et de loisirs, les accidents survenus à l’école et tous ceux survenant à un autre moment dans la vie privée.

Responsables chaque année [en France] de plus de 200 décès d’enfants de moins de 15 ans, les AcVC constituent un enjeu majeur de santé de santé publique et font partie de la de la stratégie nationale de santé 2018-2022. […] »

Le rapport complet peut être consulté et/ou téléchargé (au format pdf) en cliquant ici.

Les personnes âgées de 65 ans et +


Sources : European Association for Injury Prevention and Safety Promotion, Injuries in the European Union : Summary of injury statistics for the years 2008-2010 disponible sur : https://health.ec.europa.eu/system/files/2016-11/idb_report_2013_en_0.pdf 

Les traumatismes représentent en moyenne 2,8% de tous les décès chez les personnes âgées. Ce pourcentage varie de 1% en Grèce à 6% en Slovénie. Près de 50% des traumatismes non mortels se passent au domicile.

Avec près de 30%, les chutes sont la principale cause de décès des personnes âgées de 60 ans et plus.

A partir de 70 ans, les hospitalisations augmentent et sont plus fréquentes chez les femmes. Les femmes âgées de 80 à 84 ans ont un risque d’hospitalisation 50% plus élevé que les hommes du même âge. Les différences entre les sexes découlent du fait que les accidents surviennent davantage au domicile. Selon le partage des activités de la vie quotidienne, la femme est plus à risque de traumatisme. Elle est également plus à risque de fracture du col du fémur en raison d’un taux d’ostéoporose plus élevé et donc, par conséquent, plus à risque d’être hospitalisée.

Selon les estimations européennes, en 2030, 24% de la population aura plus de 65 ans. L’âge étant le plus grand facteur de risque de dépendance aux soins, une augmentation de cette dépendance devrait se marquer de 20% chez les femmes et de 80% chez les hommes de plus de 75 ans.

En France

Étude « Grand âge et territoires de vie » – Institut Ipsos et Fondation Korian, 2019

« Le bien vieillir implique d’abord que l’environnement s’adapte aux réalités des personnes qui avancent en âge ».

Pour investiguer cette thématique du « penser le territoire » et en prémices du prochain « Baromètre Européen du Bien Vieillir Korian », l’institut Ipsos et la Fondation Korian pour le Bien-Vieillir ont réalisé en 2019 l’étude qualitative « Grand âge et territoires de vie ». « A travers plus de 50 entretiens individuels réalisés en France, Belgique, Italie et Allemagne auprès de personnes âgées vivant à leur domicile et résidant en maisons de retraite, de professionnels, d’élus et de membres d’associations travaillant sur la question du grand âge, cette enquête propose, en croisant les regards et les expériences, un panorama des liens qui unissent les personnes âgées à leur environnement ».

Lorsqu’il s’agit de donner une définition géographique au territoire : « la commune est le territoire à l’échelle humaine par excellence ».

  • Pour les personnes vivant au domicile et les résidents en maison de retraite encore autonomes (a fortiori s’ils sont originaires du même lieu), le quartier ou la commune (selon la taille de cette dernière) constitue l’échelon des déplacements réalisables à pied – ou en voiture pour ceux qui conduisent encore sur de courtes distances
  • C’est aussi l’échelon des relations interpersonnelles du quotidien : avec les commerçants, les voisins
  • Le périmètre dans lequel s’inscrivent les activités qui rythment la journée ou la semaine, où l’on a ses points de repères, des lieux de sociabilité (notamment le café, l’église).

Parmi les items investigués, on retrouve l’environnement extérieur. « Un constat négatif partagé par tous est que les villes sont peu accessibles : La non-adaptation de la voirie et du mobilier constitue un obstacle majeur à l’intégration des personnes âgées sur leur territoire.

  • Pour les personnes âgées vivant au domicile comme pour les résidents en maison de retraite, la ville ressemble à un parcours d’obstacles dès lors que la marche devient difficile – que l’on soit en fauteuil, avec un déambulateur, valide mais rapidement fatigué(e) ou craignant la chute
  • Une voirie non adaptée : largeur des trottoirs, abaissement au niveau des passage piétons, présence de plots gênant la circulation des fauteuils…
  • Un mobilier urbain manquant ou inadapté : absence de bancs pour se reposer
  • Un manque de toilettes publiques
  • Un manque de rampes en pente douce comme alternative aux escaliers
  • Un déficit d’accessibilité des lieux accueillant du public : commerces, salles de spectacles…Une accessibilité souvent affichée mais jamais réelle ou intégrale ».

En conclusion de cette étude, Serge Guérin, sociologue, professeur à l’Inseec SBE et président du Conseil scientifique de la Fondation Korian pour le Bien-Vieillir écrit que : « Quel que soit l’âge, chaque personne recherche un environnement quotidien à la fois sécurisant et offrant un maximum de liberté personnelle, un territoire de vie fait de liens sociaux, de possibilités de rencontres interpersonnelles, de commerces de proximité et d’équipements et acteurs de santé. […].»

Avec le soutien de :

Un projet du plan de relance de la Wallonie

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