Extrait de la carte blanche écrite par Patrick Dupriez, Président d’Etopia, Centre d’animation et de recherche en écologie politique :
« Les stratégies de lutte contre l’épidémie et de recherche de remèdes contre la maladie ne devraient pas occulter l’importance de ce que nous appelons les déterminants de la santé, c’est à dire des facteurs influençant positivement ou négativement la santé et le bien-être social d’un individu: niveau de revenu et statut social, réseaux de soutien social, éducation et culture, conditions de travail, environnements, habitudes de santé et capacité d’adaptation personnelles, développement de la petite enfance, patrimoine biologique et génétique, services de santé, sexe, etc. Or, la crise en cours et singulièrement les mesures de confinement, ses conséquences sociales et économiques, son impact sur la santé mentale de la population… dégrade significativement la plupart de ces déterminants de la santé.
Le renforcement des conditions, ressources et comportements qui construisent notre santé est un chantier essentiel qui mériterait aussi de devenir une urgence. Or, dans notre pays, la prévention et la promotion de la santé sont les parents pauvres de la politique. […]
Il s’agira […] de renforcer l’éducation sanitaire et de donner enfin des moyens aux programmes de Promotion de la Santé à l’Ecole si peu développés ; de réorganiser les soins de première ligne, en coordination avec le réseau hospitalier, en valorisant les médecins généralistes mais aussi d’autres praticiens de la santé, via des pratique interdisciplinaires, par exemples, dans les maisons médicales ; de faire enfin vraiment place à la prévention de la santé physique et mentale dans les entreprises… Il s’agira, en fait, de déployer un système de santé plus holistique, efficient et efficace associant tous les secteurs de la société »