« Les accidents de la vie courante (AcVC) sont définis comme des traumatismes non intentionnels qui ne sont ni des accidents de la circulation, ni des accidents du travail. Ils ont souvent lieu au domicile, dans les lieux
publics ou dans les aires de jeux ou de sports. Ces accidents […] sont la première cause de décès chez les enfants. Pour chaque décès d’enfant par accident, on estime que plusieurs centaines de cas de séquelles et plusieurs milliers d’hospitalisation ont lieu chaque année [en France]. La prévention des accidents de la vie courante est donc un véritable problème de santé publique qui concerne particulièrement les familles. […]
Aborder la prévention des accidents de la vie courant n’est pas si aisée, car les causes de ces accidents sont multifactorielles et les conseils qui leur sont donnés, peuvent faire naitre un sentiment potentiellement culpabilisant chez les parents avec un risque de rejet vis-à-vis de certains messages. Prévenir ces accidents est le résultat d’une difficile alchimie qui conduit les parents à adopter à la fois une démarche d’éducation, une posture de surveillance, et une action de modification de l’environnement. C’est également un équilibre à trouver entre le désir de voir son enfant grandir, s’autonomiser et le devoir d’assurer sa sécurité.
Pour ces différentes raisons, l’Unaf [Union Nationale des Associations Familiales] a souhaité recueillir la parole des parents et analyser leur perception de ce sujet. Ces travaux ont été réalisés en partenariat avec le ministère chargé de la santé [en France]. […] L’objectif principal de cette étude était d’analyser les comportements des parents d’enfants de moins de 15 ans concernant la prévention des AcVC ainsi que leur sensibilité aux messages de prévention. L’objectif était également de récolter les éléments d’analyse nécessaires à la compréhension des freins et des leviers au changement de comportement vis-à-vis de ces accidents (niveau de connaissance concernant les AcVC, expériences vécues…). La méthode choisie est exclusivement qualitative. […] ».
Cette étude a – entre autres – mis en évidence que les parents « souhaitent être reconnus comme parents aimants, et refusent donc tout message qui les infantilise, laisse subsister un doute sur leurs compétences de parents et leur capacité à protéger leur enfant. […] Il s’agira donc pour une campagne de prévention sur les AcVC de donner une image positive du parent, de le valoriser comme celui qui va / peut protéger son enfant, et d’éviter les amalgames avec une parentalité défaillante pour éviter de susciter des réactions de rejet / de fermeture / de déni, préjudiciables au final à la prévention (prise de conscience, actions de surveillance, d’éducation…). […] L’étude a montré également le fait que les parents privilégient souvent un axe de prévention au détriment des deux autres. Il s’agira donc de communiquer sur le fait qu’on peut minimiser les risques en combinant les trois actions de prévention recommandées par la majorité des acteurs institutionnels: surveiller, sécuriser et expliquer, un triptyque clé pour une prévention efficace. […] Les parents interviewés se montrent aussi beaucoup en attente d’informations concrètes sur des situations à risque auxquelles ils n’auraient pas forcément pensé et surtout de « trucs et astuces » permettant de les éviter ».
Bien que cette étude ait été réalisée sur un panel de parents français, elle n’en demeure pas moins intéressante dans notre contexte puisqu’elle donne des pistes pour la construction de messages efficaces de prévention.