« À la suite de la tuerie à la grande mosquée de Québec en 2017, le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) a demandé à l’INSPQ de se pencher sur les répercussions sur la santé de la population engendrées par la médiatisation de tels événements. Ce mandat a permis de développer un outil destiné aux professionnelles et aux professionnels des médias d’information.
Le traitement médiatique des tueries de masse constitue un processus délicat, mais nécessaire pour toutes citoyennes et tous citoyens ayant droit à une information de qualité. Avec cet outil, l’INSPQ aborde plusieurs aspects des tueries de masse et de leur traitement médiatique : définition du concept, ampleur au Canada, mesures préventives existantes et enjeux de santé publique associés à la couverture médiatique de ces événements, etc. De plus, à la lumière des études sur le sujet, il rend compte des conséquences pour la santé que peut avoir la médiatisation des tueries de masse. Ces conséquences sont liées au risque de contagion et d’imitation de ce type de crime, aux sentiments d’insécurité et de détresse que la médiatisation peut provoquer chez certains individus, de même qu’à la stigmatisation de certains groupes de personnes comme les individus souffrant de troubles mentaux. L’outil traite également de la santé des journalistes affectés à la couverture de ces événements et des conséquences liées aux interactions entre les médias et les communautés touchées, notamment les témoins, les victimes, les survivantes et les survivants.
Finalement, des pistes visant à soutenir les journalistes dans la couverture de ces crimes sont formulées. Par exemple, il est important de : relativiser l’ampleur des tueries de masse et de rendre compte de la complexité du phénomène en mettant l’accent sur le fait qu’elles sont multifactorielles; privilégier l’utilisation d’un vocabulaire neutre et sans équivoque pour décrire l’évènement et le profil de son auteur ; favoriser le recours à des sources officielles et à des experts pour commenter les tueries de masse afin de limiter le recours aux témoins et aux proches des victimes pour obtenir des renseignements sur l’évènement. »