- Fragilité chez les personnes âgées:
« Chez les personnes âgées, le concept de fragilité (traduit de l’anglais « frailty ») est une notion complexe et difficile à définir. Il s’agit essentiellement d’un manque de réserve physiologique qui empêche les personnes âgées de faire face aux problèmes auxquels elles sont confrontées. Dans le contexte du vieillissement de la population, il est très important de disposer d’informations sur la prévalence de la fragilité chez les personnes âgées. Différents outils de mesure ont été développés pour mesurer cette notion. Afin de suivre l’évolution de la population âgée en générale, il est important d’inclure ce type d’instrument dans les enquêtes de population. Ceci permet de déterminer quels groupes de population sont à risque et quels en sont les déterminants, pour pouvoir agir au niveau de la population. En 2018, l’enquête de santé a introduit pour la première fois un instrument pour mesurer la fragilité des personnes âgées. Cinq dimensions sont évaluées : manque d’énergie, perte d’appétit, faible force musculaire, vitesse de marche lente et faible activité physique. Sur base des réponses relatives aux cinq dimensions, il est possible de déterminer le niveau de fragilité d’une personne.
On peut résumer les résultats comme suit :
– Parmi les cinq dimensions de la fragilité, les personnes de 65 ans et plus rapportent le plus souvent une faible force musculaire (35,9%), une vitesse de marche lente (32,5%) et une faible activité physique (31,3%). 25,1% des personnes âgée de 65 ans et plus font état de manque d’énergie, et seulement 12,3% de perte d’appétit.
– La population âgée de 65 ans et plus peut être divisée en trois niveaux de fragilité : 39,9% de personnes robustes, 37,7% de personnes présentant une « pré-fragilité », le stade préalable à la fragilité, et 22,8% de personnes fragiles. […]
– La fragilité est liée aux caractéristiques socio-démographiques. Le risque de fragilité est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, augmente avec l’âge, et est plus élevé chez les personnes peu scolarisées
La fragilité est un concept relativement nouveau qui suscite de plus en plus d’intérêt. Nos analyses montrent que 37,3 % des personnes âgées de 65 ans et plus sont pré-fragiles et 22,8 % sont fragiles. C’est une proportion très considérable de la population car l’état de fragilité est précurseur à l’apparition de graves problèmes de santé, mais il est toutefois réversible. La prévention et la détection précoce de la fragilité peuvent contribuer à réduire les problèmes majeurs associés au vieillissement, tels que les maladies chroniques et la multimorbidité, la polypharmacie, la pression sur les soins de santé. C’est pour cette raison qu’il est important que la prévention et la gestion de la fragilité restent une priorité politique dans les années à venir. »
>> Pour accéder au rapport « Fragilité chez les personnes âgées »
- Qualité de vie liée à la santé:
« La définition de la qualité de vie ne fait pas l’unanimité, mais la plupart des définitions insistent sur son caractère complexe et multidimensionnel, qui comprend des évaluations subjectives des aspects positifs et négatifs de la vie. La qualité de vie peut être influencée de manière complexe par la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ainsi que sa relation aux éléments essentiels de son environnement […] » L’instrument EQ-5D est une échelle de qualité de vie standardisée qui « figure dans l’auto-questionnaire et s’adresse exclusivement aux personnes âgées de 15 ans et plus. Il comprend cinq items représentant cinq dimensions : mobilité, autonomie personnelle, activités courantes, douleurs et gênes, anxiété et dépression. […] »
« Les problèmes les plus souvent rapportés en 2018 par la population âgée de 15 ans et plus concernent les douleurs/gêne (56,2%) et l’anxiété/dépression (31,5%). Les problèmes les moins souvent rapportés concernent l’autonomie de la personne avec une proportion de 6,0% de la population de 15 ans et plus. […] Pour toutes les dimensions évaluées, les femmes sont significativement plus nombreuses que les hommes à rapporter des problèmes, sauf pour la dimension autonomie […]. Pour les femmes, comme pour les hommes, les problèmes les plus souvent rapportés concernent d’abord la dimension douleurs/gêne (61,2% chez les femmes contre 50,8% chez les hommes) et la dimension anxiété/dépression (37,8% contre 24,8%). Ceux-ci sont suivis par des problèmes de mobilité (21,9% contre 16,5%) et des problèmes dans l’accomplissement des activités courantes (23,2% contre 15,3%), qui sont rapportés avec la même fréquence. Finalement, la dimension de l’autonomie est la moins souvent rapportée parmi les femmes comme parmi les hommes (6,7% contre 5,2%), […] Les problèmes en autonomie n’augmentent que parmi les personnes de 75 ans et plus. De même, les problèmes pour accomplir les activités courantes n’augmentent que parmi les personnes âgées de 75 ans et plus chez les hommes, mais à partir de 35 ans chez les femmes. […] Pour toutes les dimensions, on observe des taux significativement plus élevés chez les personnes moins scolarisées. […] »
Au cours de cette enquête de santé 2018, l’état de santé le plus rapporté celui où le répondant ne déclare aucun problème pour toutes les dimensions. « En Belgique, 36,0 % de la population âgée de 15 ans et plus ne rapporte aucun problème de santé. […] Les hommes sont significativement plus nombreux que les femmes à ne rapporter aucun problème de santé (41,8% contre 30,5%) […]. La proportion de ceux qui ne rapportent aucun problème de santé diminue significativement avec l’âge : plus fréquente chez les jeunes (48,9% des 15-24 ans), elle diminue jusqu’à 18,9% chez les 75 ans et plus. […] » et « la proportion de ceux qui ne rapportent aucun problème de santé est significativement plus élevée chez les personnes ayant atteint l’enseignement supérieur (40,5%) par rapport aux personnes moins scolarisées (taux variant entre 22,7%-33,3%). […]»
Enfin, « […] les études suggèrent que les personnes qui se situent en bas de l’échelle sociale doivent faire face à un double fardeau : 1) des taux plus élevés de morbidité, 2) et une fois malade, une qualité de vie liée à la santé moins bonne (8). Ainsi, pour ne pas sous-estimer les inégalités sociales en santé, il est important de prendre en compte non seulement la présence ou non de maladies, mais aussi l’impact de ces maladies sur la qualité de vie liée à la santé. »
>> Pour accéder au rapport « Qualité de vie liée à la santé »