« Pour réaliser cette enquête, Ipsos a interrogé en août 2020 plus de 8 000 personnes dans 4 pays emblématiques de l’Union Européenne (France, Allemagne, Italie et Belgique) :
- 4 000 seniors (1 000 par pays) constituant un échantillon représentatif de la population âgée de 65 ans et plus dans chacun des pays de l’enquête
- 4 000 personnes (1 000 par pays) constituant un échantillon représentatif de la population âgée de 15 à 64 ans dans les mêmes pays pour comprendre en quoi les plus jeunes diffèrent des plus âgés
Dans chacun des pays, la représentativité de l’échantillon est assurée par l’utilisation de la méthode des quotas. […]
Dans un contexte sanitaire exceptionnel, la 5ème édition du baromètre des seniors, […] aborde le moral des seniors et met cette année l’accent sur l’accessibilité de la ville et des services dans les territoires.
Le baromètre répond notamment aux questions suivantes :
- La vie est-t-elle toujours source de plaisir pour les seniors européens ? Comment se sentent-ils perçus par l’ensemble de la société ?
- L’accessibilité de la ville bénéficie t’elle aux personnes âgées ? Plus généralement, l’espace public leur est-il accessible ou s’en sentent-ils exclus ?
- Quel rôle les maisons de retraite peuvent-elles jouer dans leurs territoires, et quels services peuvent-elles rendre aux seniors à domicile, et plus largement au territoire dans lequel elles s’inscrivent ? […]
- EN 2020, ANNÉE DE L’ÉPIDÉMIE DE COVID-19, LE SENTIMENT DE BIEN VIVRE SON ÂGE ATTEINT UN RECORD CHEZ LES SENIORS, UN PARADOXE ALORS QUE LA VIE EST DE MOINS EN MOINS CONSIDÉRÉE COMME SOURCE DE PLAISIR.
Malgré une crise sanitaire qui a plus particulièrement frappé les personnes âgées, la part des seniors déclarant bien vivre leur âge atteint cette année un niveau record avec 80% des 65 ans et plus […]. Ce sentiment progresse particulièrement chez les plus âgés [… ]. Dans le même temps, le plaisir de vivre des seniors ne cesse de diminuer et atteint son plus bas niveau historique : l’âge n’est pas un critère suffisant et les inégalités progressent, notamment pour les moins autonomes. Si la vie reste aujourd’hui une source de plaisir pour une majorité de seniors […], ce chiffre est en baisse continue depuis 2014 […]. Le recul par rapport à l’avant Covid est plus marqué chez les 65-74 ans, sans doute encore très actifs et donc particulièrement frustrés par les restrictions pendant le confinement. Les seniors pour qui la vie n’est pas source de plaisir (28% du total) sont surreprésentés chez les niveaux de revenus faibles […]. La solitude est par ailleurs décisive : les personnes pour qui la vie n’est plus source de plaisir sont surreprésentées parmi celles qui vivent seules (33%) et n’ont pas de petits-enfants (31%). En fait, c’est le niveau de dépendance qui est le facteur le plus clivant : 58% des personnes très dépendantes (éprouvant des problèmes de santé ou des difficultés importantes et ont besoin de beaucoup d’aide) considèrent qu’elles n’éprouvent plus le plaisir de vivre, de même que 40% de celles qui ont quelques petits soucis de santé et besoin d’un peu d’aide.
- UN CONSTAT SÉVÈRE : LA VILLE N’EST ADAPTÉE NI AUX SENIORS, NI AUX PLUS JEUNES !
Les seniors jugent très durement l’adaptation de leur ville à la vie des personnes âgées. Sur les 11 critères testés, qui vont de l’accessibilité des services de santé à la sécurité, la note moyenne d’accessibilité des services dans la ville accordée est de 4,5/10 seulement. Les plus jeunes partagent ce constat avec une note équivalente, conscients de la piètre adaptation de leur territoire aux plus âgés. […] Face à une incapacité d’utiliser leur voiture et des difficultés pour marcher, seule une minorité de seniors pourrait facilement continuer à fréquenter les commerces et services dont ils ont besoin : 48% pourraient facilement se rendre dans les commerces de proximité s’ils existent encore, les autres services cités étant encore plus difficiles d’accès, notamment les médecins spécialistes (seuls 32% pourraient toujours facilement se rendre dans leurs cabinets). […]
- DES SOLUTIONS EXISTENT ET SONT PLÉBISCITÉES PAR TOUTES LES GÉNÉRATIONS : DES SERVICES DE PROXIMITÉ ITINÉRANTS OU À INVENTER EN MAISONS DE RETRAITE.
De très nombreux seniors estiment manquer de services et d’infrastructures près de chez eux : point d’aide aux mobilités (31%), distributeur de billets (26%), point d’accès aux services publics (25%), mais aussi lieu de formation (24%) ou marché (23%). […] Pour la grande majorité des seniors, la mise à disposition de services itinérants serait utile et permettrait de palier l’insuffisante accessibilité de leur ville. Ils sont une large majorité à souligner l’utilité de services publics itinérants pour aider dans les démarches administratives (83% dont 36% qui considèrent qu’il serait essentiel de mettre ce service en place), alors que la dématérialisation des démarches laisse une partie de la population démunie et pas seulement les seniors. […]
« La demande autour de […] solutions démontre une grande ouverture d’esprit des seniors, qui devrait inspirer les futurs débats […]. Il est vraiment temps de comprendre que les européens ont largement changé de regard sur le vieillissement ! » réagit Serge Guérin, Président du Conseil Scientifique de la Fondation Korian ».
>> La synthèse du Baromètre peut être consultée et téléchargée (en format pdf) en cliquant ici